La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une pathologie affectant les poumons. Elle est caractérisée par une obstruction des voies respiratoires empêchant la circulation normale des gaz inspirés.
Qu’est-ce que la BPCO ?
La BPCO est une pathologie dégénérative liée à deux autres maladies que sont la bronchite chronique et l’emphysème pulmonaire.
- La bronchite chronique est une inflammation des bronches se déclarant au moins 3 fois par an, pendant deux années successives. Elle s’accompagne d’une toux grasse et de crachats (expectorations).
- L’emphysème pulmonaire est une dégradation voire une destruction des alvéoles pulmonaires, sortes de poches dans lesquels se déroulent les échanges gazeux avec le sang. Elle entraîne des sensations d’essoufflement, de pression dans la poitrine et une fatigue intense.
Comment la maladie se développe-t-elle ?
La respiration est un mécanisme naturel faisant appel à deux actions distinctes : l’inspiration et l’expiration.
Lors de l’inspiration, l’air entre dans l’organisme par les voies respiratoires supérieures. Il est ensuite conduit jusqu’aux poumons en passant les bronches. Ce sont deux canaux alimentant, pour chacun d’entre eux, un poumon en oxygène. Ils se divisent ensuite en de nombreuses bronchioles (canaux microscopiques) qui s’étendent jusqu’aux alvéoles pulmonaires. Chaque poumon contient des milliers d’alvéoles dont le rôle est d’assurer les échanges entre les gaz contenus dans l’air et ceux contenus dans le sang. L’oxygène passe dans le sang au moment de l’inspiration. Le sang, quant à lui, évacue dans les alvéoles le dioxyde de carbone qu’il contient. Il sera expulsé lors de l’expiration.
Dans le cas d’une BPCO, les bronches et les bronchioles sont enflammées. Elles sécrètent alors du mucus, une substance visqueuse destinée à lubrifier et protéger les parois de ces organes. Mais face à l’inflammation, la libération du mucus est trop importante. Les parois de bronches s’épaississent et leur diamètre se réduit. Les bronchioles deviennent moins élastiques et sont soumises à des pressions pouvant entraîner leur destruction (emphysème pulmonaire).
Ces dégénérescences engendrent un blocage lent et progressif des voies respiratoires qui débute par une simple réduction du passage de l’air pouvant aller jusqu’à l’étouffement.
Les causes de la BPCO
L’inflammation initiale des bronches est généralement due à des substances toxiques. Le tabac en est le premier responsable. Il représente 90% des cas de bronchopneumopathie chronique obstructive. (1)
Dans son rapport de juin 2014, la Haute Autorité de la Santé a rappelé son impact. (2) Le tabagisme devient préoccupant chez l’homme qui fume plus de 20 paquets par an. Pour la femme, la consommation de 15 paquets à l’année suffit à constituer un facteur de risques important. De plus, il n’est pas inutile de rappeler que le tabagisme passif peut faire autant de dégâts.
Les 10% de cas restants sont des maladies dites professionnelles. Elles sont liées à des activités dégageant des poussières ou des vapeurs toxiques.
La nécessité de l’examen
Pendant de nombreuses années, la BPCO a été surnommée l’inconnue meurtrière. Un sondage réalisé par OpinionWay en 2013 a révélé que 90 % des français ignorent l’existence de cette maladie. (3) Pourtant, en France, 3,5 millions de personnes seraient concernées. (4) Mais ces données ne sont pas nécessairement révélatrices du véritable enjeu de la BPCO. En outre, en raison du sous-diagnostic et de la difficulté à réaliser des tests dans le cadre d’enquêtes épidémiologiques, le nombre de BPCO constatées pourrait bien être minimisé.
Les personnes atteintes pensent à tort qu’il s’agit d’une simple bronchite chronique et ne consultent pas toujours leur médecin. Pourtant, la maladie peut être facilement dépistée à l’aide d’un examen reposant sur une exploration fonctionnelle des voies respiratoires. La mise en évidence de troubles obstructifs se fait grâce à la spirométrie, un test qui mesure le débit et le volume des échanges gazeux.
Le diagnostic de BPCO est complété par la recherche d’autres pathologies telles que les problèmes cardiaques ou pulmonaires, les cancers ou encore l’asthme. Cela permet au médecin de caractériser le stade d’avancement de la maladie et d’évaluer les risques de complications.
Les médecins définissent aujourd’hui cinq phase de développement de la maladie. Elles sont fonction des résultats au test de spirométrie et des symptômes.
- Phase 0 : difficultés respiratoires suite à des efforts soutenus
- Phase 1 : difficultés respiratoires lors d’une marche rapide ou en pente (efforts modérés)
- Phase 2 : difficultés respiratoires lors d’une marche sur un terrain plat et en suivant une personne de son âge
- Phase 3 : difficultés respiratoires obligeant l’individu à s’arrêter pour reprendre son souffle suite à un effort léger (marche sur terrain plat pendant quelques minutes)
- Phase 4 : difficultés respiratoires au moindre effort
Les traitements de la maladie
La BPCO est une maladie incurable. Le traitement doit être adapté à l’état d’avancée de la maladie et au patient. Néanmoins, certaines mesures sont systématiques et universelles.
1. Les mesures communes
- Le tabagisme : le sevrage est capital. Il doit être accompagné d’une limitation de l’exposition à des substances toxiques telles que les polluants atmosphériques ou professionnels.
- Le sport : la pratique d’une activité physique est indispensable au bon fonctionnement des voies respiratoires et du cœur.
- La vaccination : il est nécessaire d’être vacciné contre la grippe et le pneumocoque, qui sont des maladies dont l’influence sur le développement d’une BPCO est importante.
- La kinesthésie respiratoire : non obligatoire, elle peut être envisagée pour favoriser la guérison et réduire les gênes
2. Les soins des BPCO simples à modérées (stade 0 à 3)
Les traitements ont pour objectifs de minimiser les symptômes en écartant les parois des bronches grâce à des médicaments broncho-dilatateurs. Généralement, ils doivent être inhalés à l’aide d’un appareil spécifique (inhalateur).
3. Les soins des BPCO sévères (stade 3 et 4)
Le traitement de base (dilatateurs) est associé à la prise d’anticholinergiques voire de corticoïdes. Ils permettent de réduire l’inflammation et d’augmenter le rythme cardiaque pour favoriser la circulation du sang et donc de l’oxygène.
Dans les formes les plus évoluées, un traitement par oxygène est nécessaire. Le patient est mis sous assistance permanente à domicile (petites bouteilles d’oxygène adaptées). L’hospitalisation est envisagée en dernier recours pour les personnes ayant des difficultés respiratoires importantes et des risques de complications élevés.